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Séminaire du 7 décembre 2020

Publié le 2 novembre 2020 Mis à jour le 26 novembre 2020
Date
Le 07 décembre 2020 De 13:30 à 17:00
Complément date
13h30 - 17h
Lieu(x)
Visioconférence Teams

Intervention de Julien Netter et vie de laboratoire

13H30 : Intervention de Julien Netter

Julien Netter est maître de conférences en sciences de l'éducation à l’ESPE de Créteil – UPEC Université Paris Est Créteil) et membre de l'équipe Circeft-Escol (Centre Interdisciplinaire De Recherche « Culture, Éducation, Formation, Travail » - Education et Scolarisation - EA 4384).
Ses recherches s’intéressent à l’étude des processus de construction des inégalités d’apprentissage dans les temps scolaires et périscolaires à l’école primaire.

Son intervention s'intitule : "Le curriculum invisible, un modèle au service de l’analyse de la construction des inégalités"

Résumé : 

L’insistance sur des attentes implicites de l’école n’est pas nouvelle, on en retrouve des traces dans les travaux de Bourdieu et Passeron (1964 ; 1970). L’idée, esquissée alors et explorée depuis au sein de l’équipe Escol et, en partie, du réseau Reseida, est que la plus ou moins bonne perception de ces attentes permettrait d’éclairer les malentendus qui naissent entre les élèves et leurs enseignants avant de se transformer en inégalités d’apprentissages. Les sociologues français ont donné peu de postérité à l’exploration des implicites. Dans le monde anglosaxon, certains sociologues du curriculum l’évoquent par le biais d’une interprétation possible du « curriculum caché » (Snyder, 1970). Pourtant, dans la majorité des travaux de sociologie du curriculum, le curriculum caché désigne des contenus idéologiques qui seraient enseignés sans que cela soit dit (Boostrom, 2010) là où les attentes implicites signalent au contraire quelque chose qui n’est pas enseigné. La notion de curriculum invisible vise à dépasser cette ambiguïté et à poser clairement cet objet pour le circonscrire. Qu’est-ce qui caractérise le curriculum invisible, qu’est-ce qui le distingue d’autres objets apparemment proches - les pédagogies invisibles (Bernstein, 2007), les savoirs transparents (Margolinas et Laparra, 2011) (Joigneaux, Laparra et Margolinas, 2012), le contrat didactique (Brousseau, 1998) -, comment saisir ce curriculum invisible, quelle en est l’emprise ? Telles sont les questions auxquelles la communication tentera d’apporter quelques réponses. Elle sera appuyée sur des situations développées dans l’ouvrage « Culture et inégalités à l’école. Esquisse d’un curriculum invisible » paru aux presses universitaires de Rennes.

 

Bibliographie associée : 

  • Bernstein B. (2007), « Classes et pédagogies : visibles et invisibles », in Jérôme Deauvieau et Jean-Pierre Terrail (dir.), Les sociologues, l’école et la transmission des savoirs, Paris, La Dispute, pp. 85‑112.
  • Boostrom R. (2010), « Hidden curriculum » Craig Alan Kridel (dir.), Encyclopedia of curriculum studies, t.1, pp. 439‑440.
  • Bourdieu P. et Passeron J.-C. (1964), Les héritiers : les étudiants et la culture, Paris, les Éditions de Minuit.
  • Bourdieu P. et Passeron J.-C. (1970), La reproduction : éléments pour une théorie du système d’enseignement, Paris, les Éditions de Minuit.
  • Brousseau G. (1998), Théorie des situations didactiques : didactique des mathématiques 1970-1990, Grenoble, La Pensée sauvage, 398 p.
  • Joigneaux C., Laparra M. et Margolinas C. (2012), « Une dimension cachée du curriculum réel de l’école maternelle : la littératie émergente? », Colloque « Sociologie et didactique(s): vers une transgression des frontières? », Lausanne, Septembre 2012.
  • Margolinas C. et Laparra M. (2011), « Des savoirs transparents dans le travail des professeurs à l’école primaire », in Jean-Yves Rochex et Jacques Crinon (dir.), La construction des inégalités scolaires. Au cœur des pratiques et des dispositifs d’enseignement, Rennes, Presses universitaires de Rennes, pp. 19-32.
  • Snyder B.R. (1970), The Hidden Curriculum, Cambridge, USA, MIT Press.
 

15H30 : La vie du Laboratoire