Enseigner les nouvelles conflictualités : nouvelle prescription, nouvelle professionnalité

Comment les enseignant-e-s d’histoire géographie composent avec les évolutions de la prescription ? Trois portraits permettent de mettre en évidence la façon dont ils redéfinissent, chacun-e à leur manière, la tâche (Leplat, 1980 ) pour concevoir leur enseignement de la guerre froide. L’analyse de leur activité de conception vise à faire état des tensions inhérentes à leurs choix et aux compromis trouvés face à de multiples adressages et déterminants (Goigoux, 2007). Ces compromis sont mis en perspective avec les travaux de didactique (Audigier, 1995 ; Lautier, 2003 ; Tutiaux-Guillon, 2004 , 2008, 2009) pour développer une réflexion sur les conditions d’évolution du modèle didactique, des conceptions et des pratiques enseignantes.

Participants

Membres du laboratoire

Présentation


Que se passe-t-il, du côté des praticiens de terrain, lorsque les prescriptions imposent à leurs yeux des changements considérables ? Ce fut le cas en 2010 quand les programmes d’histoire-géographie du lycée furent profondément remaniés, tant sur le plan des contenus que des démarches préconisées.
Il est courant de pointer, y compris dans les médias qui les dénoncent souvent en termes de corporatisme, les résistances au changement de notre système scolaire. De leur côté, les travaux en didactique ont mis en avant la permanence d’un modèle disciplinaire (Audigier, 1995) au long du XXe siècle, malgré les évolutions (épistémologiques ou didactiques) de la discipline. Cherchant « dans le fonctionnement même de la discipline scolaire ce qui en éclaire la stabilité », Nicole Tutiaux-Guillon (2008) décrit la « logique des pratiques disciplinaires du secondaire en histoire géographie » et propose un modèle qui combine, du côté institutionnel, le découpage du temps scolaire et la logique des programmes et, du côté des enseignant-e-s, les conceptions des apprentissages et la logique de l’exposition (du savoir). Elle en conclut que « la solidité entre les composantes stabilise la discipline scolaire ».
Partant de ce constat, nous avons voulu savoir comment les acteurs de terrain, partie prenante active de ce système, vivent et composent avec les évolutions de la prescription. Nous nous sommes pour cela penchés sur le travail de conception de l’enseignement en amont de la classe, au moment où le/la professeur-e, seul-e, en l’absence des élèves, réalise des choix de contenu et de démarche. Cinq études de cas ont été réalisées auprès de professeur-e-s chevronné-e-s. Elles visent à comprendre ce qui oriente leurs choix et à décrire la façon dont ils les vivent.
 

Partenariats

Partenaires

ECP Lyon

   

En savoir plus

Méthode(s) / Méthodologie(s)

Analyse située des choix réalisés par les enseignants face à une nouvelle prescription
  • Réalisation d'observations et d'entretiens sur la base du travail de préparation (hors classe) et de réalisation (en classe)
  • Analyse des contenus des entretiens dans l'objectif d'analyser les déterminants et adressages ainsi que leurs poids dans les choix des enseignants

Cadre(s) théorique(s)

  • Double approche didactique et ergonomique, inspirée des travaux de Robert & Rogalski (2002)
  • Envisager à la fois ce qui est souhaitable de faire (d’un point de vue didactique) et acceptable (du point de vue de la logique des acteurs)
  • Comprendre leurs intentions, multiples, et pour développer une analyse qui rende compte du caractère multidéterminée et multi-adressée de l’activité des enseignants (Goigoux 2007 ; Thémines, 2001, 2005)