Activités de recherche

Le travail de recherche s'inscrit dans le projet GATRODI sous la responsabilité scientifique de  Géraldine  Rix-Lièvre (durée 3 ans / 2021-2024)


Résumé

GATRODI est une étude anthropologique des pratiques de danse Odissi en Inde, considérée par le gouvernement indien comme étant la danse « classique » de l’État indien d’Odisha – et donc constitutive du patrimoine culturel de la nation. Le projet interroge les asymétries de genre à l’œuvre parmi les pratiquants de cette danse, et plus particulièrement les manières par lesquelles elles se manifestent dans le cadre de sa transmission. Celle-ci est communément représentée comme étant une affaire d’hommes, alors que dans les faits, de nombreuses femmes y contribuent.
Barbara Čurda étudie ces asymétries à partir d’une ethnographie des pratiques actuelles, se focalisant particulièrement sur les femmes transmettant la danse. Elle est envisagée en premier lieu dans la ville de Bhubaneswar, capitale de l’Etat d’Odisha, considérée comme lieu central des pratiques de l’Odissi.
Se basant sur divers outils méthodologiques, dont l’observation, la tenue d’entretiens, mais aussi l’enregistrement vidéo de situations de transmission, l’étude vise à documenter les places sociales tenues dans les années 2020 par les femmes actives dans les réseaux de l’Odissi, et produira une description détaillée de leurs activités. Elle met ainsi en exergue l’ordre social à l’œuvre dans les réseaux de cette danse, et les manières dont celui-ci se lie avec les dynamiques de sa transmission.

Cette étude de cas vise à contribuer à générer des connaissances sur interconnexions entre la vie sociale et les pratiques corporelles et, d’une manière plus large, à une réflexion anthropologique sur les liens entre savoirs/ savoir-faire, action, et idéologie.
 

Pour plus d'informations sur le projet Gatrodi 


 

Partenaires

Institut Français de Pondichéry (IFP) : https://www.ifpindia.org/


 

Financement 

Bourse Marie Curie (MSCA-IF-GF)

This project has received funding from the European Union’s Horizon 2020 research and innovation programme under the Marie Skłodowska-Curie grant agreement No 101033051

Thèse

Enjeux identitaires, relationnels et esthétiques de la transmission de la danse Odissi en Inde. Le cas d’une école émergente à Bhubaneswar dans l’état d’Orissa

Sous la direction de Georgiana Wierre-Gore


Soutenance

Le 16 décembre 2013 à Clermont-Ferrand, devant le jury composé de : 

  • Jean-François DUSIGNE, Rapporteur, Professeur des Universités, 18ème section, Université Paris 8 -Saint-Denis (Rapporteur)
  • Andrée GRAU, Professor of the Anthropology of Dance, University of Roehampton, London (Rapporteur)
  • Jean-Marc de GRAVE, Maître de Conférences HDR, 20ème section, Université Aix-Marseille 1, Université de Provence
  • Rémy POIGNAULT, Professeur des Universités, 8ème section, Université Blaise Pascal, Clermont Université
  • Georgiana WIERRE-GORE, Directrice, Professeur des Universités, 20ème section, Université Blaise Pascal, Clermont Université (Directrice)


Résumé

Cette thèse porte sur le rapport entre les normes sociales, les pratiques pédagogiques et l’esthétique dans la danse Odissi en Inde. Apparue sur la scène post-coloniale dans la période de l’après-indépendance du pays en tant que « danse classique », l’Odissi véhicule, en dépit du caractère hétérogène, voire multiculturel, de ses pratiquants, des revendications identitaires relatives à l’Etat indien d’Orissa, rebaptisé Odisha en 2011. La recherche a été menée à partir de terrains successifs effectués principalement dans la ville de Bhubaneswar, capitale de l’Orissa, et plus particulièrement dans une école de danse émergente.

Un examen des narrations historiques concernant les années de fondation de la danse ainsi que des éléments mythiques sur lesquels les protagonistes basent les représentations de celle-ci, permet d’identifier l’organisation sociale de la communauté des pratiquants, qui se manifeste notamment dans la généalogie officielle de l’Odissi. Dans le cadre de l’observation des pratiques de danse dans l’école, il apparaît que cet ordre social est réactivé discursivement par le maître aux moments des entraînements quotidiens des danseurs. Il use ainsi d’assignations identitaires dans le cadre de son activité pédagogique, tissant des liens dialectiques entre certaines valeurs morales, une éthique relationnelle entre pratiquants, et les pratiques. Ce mode d’action renforce certes la structure hiérarchique de l’école. Toutefois, du point de vue des pratiquants, cette instauration d’un sens moral de la situation se rapporte à certaines qualités esthétiques intrinsèques à la danse, qui apparaît alors comme une manière d’être plus qu’une manière de faire.
 

Mots-clés