L’organisation motrice de l’élève apprenant en EPS : élaboration d’un cadre d’analyse pour l’intervention

Sous la direction de Marc Cizeron

Soutenance

Le 4 décembre 2015 à Clermont-Ferrand, devant le jury composé de : 

  • Chanta AMADE-ESCOTl, Professeure en Sciences de l’éducation, Université Jean Jaurès, Toulouse (Rapporteure)
  • Marc CIZERON, Maître de conférences HDR, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand II (Directeur de thèse)
  • Jérôme GUERIN, Professeur des Universités en Sciences de l’Education, Université de Bretagne Occidentale, Brest
  • Claire MARGOLINAS, Maître de Conférences HDR, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand II
  • Carole SEVE, Professeur des Universités, STAPS, Inspectrice Générale, Ministère de l’Éducation Nationale (Rapporteur)
  • Pierre VERMERSCH, Ancien chargé de recherche au CNRS, Psychologie, IRCAM, Paris

Résumé

Cette thèse vise l’élaboration d’un cadre d’analyse des conduites motrices des élèves engagés dans une tâche motrice en EPS. Cet objectif s’ancre dans le constat d’un déficit de connaissances des enseignants d’EPS en matière de lecture de la motricité des élèves et de guidage de leurs apprentissages. En appui sur le constat que les enseignants experts perçoivent les conduites motrices des élèves indissociablement comme forme et sens, le cadre de la Gestalttheorie a été retenu pour considérer ces conduites comme des totalités dynamiques et signifiantes. L’ancrage phénoménologique de la Gestalttheorie a conduit à recueillir deux types de données empiriques sur le terrain de l’enseignement de trois APSA (gymnastique, natation et danse) : a) des données descriptives de type morphologique, relatives aux formes de corps et de mouvements corporels donnés à voir par les élèves ; b) des données interprétatives relatives à leur expérience vécue, obtenues, d’une part, en faisant des inférences sur le sens de cette expérience à partir des formes observées et, d’autre part, en utilisant la rétroaction vidéo dans l’esprit de l’explicitation psychophénoménologique pour conduire des entretiens avec les participants. Le traitement des données a permis de faire émerger des catégories fonctionnelles de la motricité de deux ordres : des catégories infra-intentionnelles et des catégories intentionnelles. Le « remplissement » de ces catégories au fil des trois études présentées, ainsi que leur mise en relation dans la structure d’ensemble que représente la conduite motrice comme gestalt, ont permis d’établir une lecture compréhensive de l’organisation motrice des participants et de mettre en évidence la cohérence de « comportements privilégiés », c’est-à-dire des conduites motrices momentanément adossées certes à un certain « vouloir », mais indissociablement à un certain « pouvoir » actuels. Les résultats montrent qu’avec l’augmentation du degré d’élaboration de l’organisation motrice, les différentes fonctions considérées pour l’analyse s’intègrent de plus en plus dans une unité fonctionnelle fédérée par une visée intentionnelle polarisée par la finalité de l’action. La synthèse des résultats montre la possibilité de baliser des éléments d’une morphogenèse des conduites motrices, dont un aspect générique saillant converge avec le principe de concrétisation énoncé par Simondon à propos des objets techniques en général.