L’activité de médiation de l’enseignant d’EPS. Étude de cas en badminton

Sous la direction de Michel Récopé

Soutenance

Le 8 décembre 2015 à Clermont-Ferrand, devant le jury composé de : 

  • Alain MOUCHET, Maître de conférences HDR, STAPS, Université Paris Est Créteil (Rapporteur)
  • Michel RECOPE, Maître de conférences HDR, STAPS, Université Blaise Pascal (Directeur)
  • Géraldine RIX-LIEVRE, Professeure des Universités, STAPS, Université Blaise Pascal
  • Gérard VERGNAUD, Directeur de recherche émérite au CNRS, Psychologie, retraité, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (Rapporteur)
  • Isabelle VINATIER, Professeure des Université, Sciences de l’éducation, Université de Nantes

Résumé

Notre travail est né du sentiment que les différentes analyses sur l’enseignement peinaient à rendre compte de la complexité de notre propre activité d’enseignant comme de celle de nos collègues. Inscrit dans la théorie des champs conceptuels (Vergnaud, 1990), nous avons cherché à décrire et comprendre les intentions, les ressentis, et les connaissances-en-acte sous-jacentes à l’activité de médiation d’un enseignant d’éducation physique et sportive au cours d’un cycle de badminton. Nous nous sommes attaché à favoriser, par une méthodologie spécifique croisant les observations en classe et des entretiens d’explicitation (Vermersch, 1994), les allers-retours entre le terrain et différents cadres théoriques (pragmatisme, didactique professionnelle, psychologie culturelle, etc.). Ces développements théoriques et méthodologiques nous ont conduit à définir l’activité de médiation de l’enseignant, en tant que posture spécifique et/ou mobilisation de différents moyens visant à venir en aide aux apprentissages des élèves, comme une activité qui structure, et est structurée par, les conditions d’enseignement. Cette activité située relève d’un « sens pratique » (Bourdieu, 1980) constitué de multiples composantes (intentionnelles, épistémiques, corporelles, émotionnelles, etc.) et participe de différents registres d’activité, de la routine à l’enquête (Dewey, 1938). Cette activité dynamique et organisée permet le déploiement de différents actes de médiation et/ou gestes professionnels conséquents, articulés et ajustés à une situation toujours singulière : mise en place de situations didactiques et conditions quasi-expérimentales d’enquête ; dévolution du problème et glissements sémantiques ; phénomènes d’échoïsation corporelle, empathie et développement de l’esprit duelliste ; démonstration, déformation contrôlée et mobilisation/inhibition de compétences de pratiquant ; encadrement serré et identification d’une zone de proche développement ; soutien progressif et révision de l’estimation du niveau de compétence ; tact, compromis et dynamiques relationnelles, etc. Cette étude de cas a mis en relief non seulement la finesse et la subtilité mais aussi les compromis de l’activité de médiation (par exemple, entre observation silencieuse et interventions en situation, entre activité de stricte tutelle et gestion du collectif ou encore entre préservation de la relation et transmission des contenus). Ceci pourrait favoriser la formalisation, la capitalisation et la transmission de l’expérience professionnelle.