Thèse de Joselyne Auvial-Bartoli

Morale et philosophie à l'école républicaine : des tensions à interroger. Étude des phénomènes interlocutifs lors des discussions citoyennes a visée philosophique pratiquées en classe de CM2

Sous la direction d'Emmanuèle Auriac-Slusarczyk et Nathalie Younès


Soutenance

Le 8 octobre 2019 à Clermont-Ferrand, devant le jury composé de : 

  • Emmanuèle AURIAC-SLUSARCZYK, Maître de Conférences HDR, Psychologie, Université Clermont Auvergne, Laboratoire ACTé (Directrice)
  • Jean-Charles CHABANNE, Professeur des Universités, Sciences de l'éducation, ENS de Lyon
  • Mathieu GAGNON,  Professeur, Université de Sherbrooke (Rapporteur)
  • Valérie SAINT DIZIER DE ALMEIDA, Professeure des Universités, Psychologie, Université De Lorraine (Rapporteur)
  • Nathalie YOUNES, Maître de Conférences, Sciences de l'éducation, Université Clermont Auvergne, Laboratoire ACTé (Co-directeur)


Résumé

La récente refonte des programmes ministériels de 2015 et plus spécifiquement les nouveaux programmes d'enseignement moral et civique mettent en avant des activités et des pratiques pédagogiques spécifiques telles que le débat réglé, le dilemme moral, le conseil d'élèves, la méthode de la clarification des valeurs, le jeu de rôles, et la discussion à visée philosophique. Ces activités s'appuient sur des situations réelles ou fictives conduisant à traiter de questions et de dilemmes qui donnent aux élèves la possibilité de construire leur jugement moral.
Ce travail de recherche s’intéresse aux tensions nées de la morale et de la philosophie, qui sont pratiquées à l’école élémentaire lors de discussions citoyennes à visée philosophique plus connues sous le nom de D.V.P. Il se réfère donc à ces pratiques philosophiques dont le but explicite est d’apprendre aux jeunes enfants à philosopher. Cette pratique a pour objet de réfléchir au sens des choses, en dehors de toute prise de décision et sans viser l'action. Cette réflexion implique à l’élève de sortir de soi-même, de partager les questions existentielles dans le temps et l'espace pour penser notre condition humaine dans ce qui fonde notre rapport au monde et aux autres.
Cette investigation a pour but de tenter une approche de réponse à notre questionnement : comment les tensions soulevées par l’enseignement de la morale et la pratique d’ateliers de philosophie à l’école primaire républicaine depuis la rentrée 2015 peuvent-elles être interrogées ?
Les ateliers de D.V.P. décrits dans cette analyse se déroulent à l’école élémentaire au sein de classes de Cours Moyen 2ème année essentiellement. Cette pratique hebdomadaire s’est accompagnée d’interrogations portant principalement sur les moyens de faire progresser la pensée de l’élève, sur la manière d’amener un changement de posture de l’élève, du professeur ou des professionnels de l’éducation en charge de l’exercice des ateliers de D.V.P., mais également sur les traces que l’on pouvait conserver de ces discussions, sans oublier le mode d’évaluation de ces dispositifs particuliers. Ces prospections mettent en avant un intérêt se situant à un triple niveau : intérêt pour l’institution, importance pour les professeurs mais surtout intérêt pour l’élève.