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Soutenance de Thèse : Amélina Girard

Publié le 15 novembre 2022 Mis à jour le 16 décembre 2022
Date
Le 16 décembre 2022 De 14:00 à 18:00
Informations complémentaires :Soutenance de thèse
Complément date
14h
Lieu(x)
Salle du Conseil, INSPE Clermont Auvergne (Chamalières)

Amélina Girard soutiendra sa thèse le 16 décembre 2022 à 14h

Amélina Girard soutiendra sa thèse intitulée "Le soutien à l'engagement au travail des élèves en classes « difficiles » de lycée professionnel : recours à une méthode mixte pour l'analyse de l'expérience de l'enseignant d’EPS et des élèves au cours d’une année scolaire".

Devant le jury composé de : 
  • Nathalie GAL-PETITFAUX, Professeure des Universités, STAPS, ACTé, Université Clermont Auvergne (Directrice)
  • Jérôme GUERIN, Professeur des Universités, Faculté des sciences du sport et de l’éducation physique, Université de Bretagne Occidentale
  • Vanessa LENTILLON-KAESTNER, Professeure ordinaire, UER EPS, Haute École de pédagogie du canton de Vaud, Lausanne, Suisse (Rapporteur)
  • Nicolas MASCRET, Professeur des Universités, STAPS, INSPé, Aix-Marseille Université
  • Carole SEVE, Inspectrice générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), HDR STAPS (Rapporteur)
  • Olivier VORS, Maitre de conférences, INSPé, Aix-Marseille Université (Co-Directeur)
 


Résumé

Les élèves scolarisés en lycée professionnel (LP) ayant subi une orientation non choisie, notamment dans les filières industrielles, rencontrent des difficultés d’engagement dans le travail scolaire (Arrighi & Gasquet, 2010). À ce titre, la relation enseignant-élèves basée sur le soutien social de l’enseignant apparaît comme un levier à leur engagement dans le travail scolaire (Jennings & Greenberg, 2009 ; Poling et al., 2022). L’objectif de notre recherche est d’analyser cette relation soutenante entre l’enseignant et tous les élèves de la classe, à partir d’une analyse de leur activité et de leur vécu en classe, sur l’année scolaire. Il s’agit d’investiguer les questions suivantes : a) les élèves en classes difficiles de LP vivent-ils un soutien de leur enseignant au cours de l’année, les aidant à s’engager dans le travail en classe ? b) qu’est-ce qui fait soutien pour eux et leur permet de modifier leur engagement ? ; c) peut-on repérer des moments de soutien au travail qui sont partagés entre l’enseignant et les élèves d’une même classe, et quelle est la dynamique de construction de l’expérience de soutien vécue par chacun au cours de ces moments ?
Pour analyser l’activité et l’expérience de soutien en classe, nous avons mené notre recherche dans le Programme de recherche du cours d’action (Theureau, 2006, 2015) en anthropologie cognitive. À partir d’une méthode mixte (Greene et al., 1989), nous avons recueilli et articulé deux types de données, à trois périodes de l’année : des données quantitatives, recueillies à trois périodes de l’année, à partir du questionnaire CASSS (Malecki & Elliott, 1999) présenté à 304 élèves de 15 classes, issues de 4 LP ; et des données qualitatives recueillies à partir d’un entretien d’autoconfrontation conduit avec 4 enseignants (n=19) et 18 élèves (n=35). Le traitement des données a consisté à faire une analyse statistique de la perception du soutien social de l’enseignant par les élèves, et à identifier les composantes du cours d’action de l’enseignant et des élèves (Theureau, 2006). Ensuite, les données ont été articulées afin de comprendre la construction du soutien à l’engagement au travail, en classe, au cours d’une année.
À l’échelle de tous les élèves étudiés, nos résultats montrent une relative stabilité de la perception d’un enseignant soutenant tout au long de l’année, pour les élèves. Cependant, à l’échelle des quartiles, le soutien de l’enseignant perçu varie au cours de l’année. L’actualisation, en situation, de connaissances mutuelles entre l’enseignant et les élèves apparaît comme la pierre angulaire des moments de soutien partagés. Une analyse locale des moments de soutien vécu par les élèves a permis d’identifier certaines actions de l’enseignant (i.g. engagement physique, prise de parole individuelle, ou encore sa présence physique) comme signifiant pour les élèves une aide à se mettre au travail. Enfin, notre étude a permis de définir, du point de vue de l’enseignant et des élèves, le soutien de l’enseignant comme un compromis entre « être exigeant » et « prendre soin ».
Les résultats sont discutés en quatre points : 1) la perception du soutien de l’enseignant par les élèves au cours de l’année comme dimension importante de l’engagement des élèves de LP ; le soutien de l’enseignant sur fond d’humour et de sécurité affective, comme pierre angulaire de leur engagement ; 3) les connaissances mutuelles au coeur des moments de soutien partagés ; 4) l’intégration du questionnaire contextualisé à l’observatoire du PRCA comme méthode mixte pour accéder à l’expérience de soutien en classe. Des perspectives méthodologiques futures sont ensuite proposées pour enrichir cette recherche.