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Soutenance de Thèse : Sandrine Vignon-Fitoussi

Publié le 29 août 2024 Mis à jour le 29 août 2024
Date
Le 06 septembre 2024 De 13:00 à 18:00
Informations complémentaires :Soutenance de thèse
Complément date
13h00
Lieu(x)
Salle du Conseil, INSPE Clermont Auvergne, 36 avenue Jean Jaurès 63400 Chamalières

Sandrine Vignon-Fitoussi soutiendra sa thèse le 6 septembre 2024 à 13h à l'INSPE Clermont Auvergne

Sandrine Vignon-Fitoussi soutiendra sa thèse intitulée "Évolution des connaissances didactiques du professeur en lien avec ses observations du travail des élèves : étude de situations d’énumération lors d’ateliers en maternelle".

Devant le jury composé de : 
  • Hamid CHAACHOUA, Professeur des Universités, Laboratoire d'Informatique de Grenoble, Université Grenoble Alpes (Rapporteur)
  • Christophe JOIGNEAUX, Professeur des Universités, Université de Lille (Rapporteur)
  • Anne-Cécile MATHE, Maitre de conférences, ACTé, Université Clermont Auvergne
  • Claire MARGOLINAS, Maitre de conférences HDR, ACTé, Université Clermont Auvergne (Directrice)
  • Olivier RIVIERE, Maitre de conférences, ACTé, Université Clermont Auvergne
  • Floriane WOZNIAK, Professeure des Universités, IMAG, Université de Montpellier
 


Résumé

Quand le professeur propose dans la classe une situation à des enfants de maternelle, il effectue de nombreuses observations sur leur activité. Cependant, la difficulté pour l’enseignant est d’observer, d’interpréter et de comprendre en temps réel cette activité. La complexité du travail du professeur est de formuler des hypothèses raisonnables sur l’activité continue d’un élève à partir d’une vision parcellaire qui ressemble à un texte lacunaire. Cette reconstruction demande des connaissances didactiques spécifiques et en particulier des connaissances d’observation que le professeur acquiert progressivement.

Cette thèse étudie les connaissances didactiques en jeu dans la reconstruction du travail de l’élève par le professeur à partir de ses observations partielles, dans l’installation de situations d’énumération lors d’ateliers à l’école maternelle.

Pour réaliser cette étude, il nous a été nécessaire d’établir le plus précisément possible quelles étaient les actions des élèves durant la situation investie par eux, y compris ce qui ne pouvait être observé par le professeur. De ce fait, nous nous sommes interrogées sur les déterminants d’une reconstruction plus ou moins précise du travail de l’élève en fonction du projet didactique du professeur mais aussi de la représentation qu’il se fait de tel ou tel élève.

Le recueil de deux corpus a été méthodologiquement nécessaire à cette étude.

Le premier corpus comprend des observations de plusieurs enseignants dans des situations différentes qui mettent toutes en jeu l’énumération. Nous mettons en évidence que dans de nombreuses situations installées, l’énumération n’est pas identifiée in situ comme une connaissance utile et nécessaire aux élèves et que les connaissance des différents élèves à ce sujet ne sont pas toujours reconnues.

Le deuxième corpus s’appuie sur une situation de tri de jetons en grande section de maternelle, lors de la rotation des quatre ateliers dirigés. Ce protocole expérimental impose aux professeurs un matériel (jetons marqués et vierges) construit par le chercheur, qui n’a jamais été utilisé auparavant par les professeurs. Nous avons examiné la façon dont les enseignants installent des situations et font évoluer progressivement leur projet d’enseignement au cours des rotations. Nous avons conduit de façon systématique des analyses a priori des situations installées, du point de vue des élèves et du professeur, puis des analyses a posteriori. Les points du vue des élèves et du professeur se révèlent comme étant très différents, notamment en ce qui concerne les phases de conclusion, du fait de connaissances du professeur non accessibles aux élèves (dénombrement, calcul multiplicatif, informations concernant le matériel). Les élèves investissent la situation de tri de jetons et les résultats qu’ils obtiennent (organisation des jetons marqués et vierges) auraient pu leur permettre une validation par le milieu (jetons marqués) ou via une énumération forte (jetons supposés vierges). Cependant, l’analyse des phases de conclusion montre que les professeurs n’envisagent pas de conclure publiquement mais procèdent à des conclusions privées à partir desquelles ils installent une succession de situations non prévues en rupture avec le contrat didactique. Ces situations successives installées par les professeurs permettent, de leur point de vue, une conclusion adéquate avec des enjeux de savoirs supposés plus pertinents (énumération vs dénombrement), mais dont les élèves prioritaires ne peuvent comprendre les méandres.

Des connaissances d’observation du professeur ont pu être identifiées au cours des rotations des ateliers, mais elles ne sont pas toutes utiles in situ.