L’activité collective en classe d’éducation physique dans les collèges ÉCLAIR. Étude anthropologique des situations de travail par ateliers en gymnastique et contribution à la connaissance des interactions dans les milieux éducatifs « difficiles »

Sous la direction de Nathalie Gal-Petitfaux


Soutenance

Le 2 décembre 2011 à Clermont-Ferrand, devant le jury composé de : 

  • Chantal AMADE-ESCOT, Professeur des Universités, Université Toulouse II
  • Marie-Joseph BIACHE, Professeur des Universités, Université de Clermont-Ferrand II (Directeur de thèse)
  • Marc DURAND, Professeur, Université de Genève, Suisse
  • Nathalie GAL-PETITFAUX, Maître de conférences, Université de Clermont-Ferrand II (Co-directrice de thèse)
  • Patrick RAYOU, Professeur des Universités, Université Paris VIII (Rapporteur)
  • Jacques SAURY, Professeur des Universités, Université de Nantes, (Rapporteur)


Résumé

Cette recherche a donc analysé le travail collectif dans les classes avec ces enseignants pour identifier sa forme typique et comprendre les processus à partir desquels il se construisait. Elle a été conduite dans le cadre théorique et méthodologique du Cours d’action, permettant d’appréhender l’activité collective à partir d’une entrée par l’activité et le sens pour les acteurs. Les études de cas se sont déroulées dans des collèges ÉCLAIR de la banlieue lilloise, en EPS, lors de 27 leçons de gymnastique par ateliers. Sept enseignants "réussissants" et 37 élèves ont été filmés puis amenés à exprimer leur expérience vécue en classe lors d’entretiens d’autoconfrontation. L’activité collective a été renseignée à deux niveaux d’analyse autonomes et interdépendants : d’une part, celui de l’activité individuelle-sociale de l’enseignant et des élèves par croisement des matériaux relatifs à la description des comportements observés en classe et ceux relatifs aux verbatim d’entretien ; et d’autre part au niveau de la configuration de l’activité de la classe en repérant les points d’articulation entre l’activité de l’enseignant et celle des élèves et en identifiant la forme de l’activité collective qui en émerge.
Les résultats montrent que malgré une constante agitation dans les ateliers de gymnastique, une activité collective de travail domine dans la classe sans qu’une perturbation majeure vienne rompre les leçons étudiées. Premièrement, l’analyse de l’activité individuelle-sociale a fait ressortir deux traits typiques : une forme bipolaire organisée par la dyade "travail – jeu" pour les élèves et par la dyade "instruction – contrôle" pour l’enseignant. Deuxièmement, la configuration d’activité collective en classe a une forme studieuse typique : elle repose sur des processus d’ostension et de masquage permettant l’articulation des activités de l’enseignant et des élèves dans la classe. Les conclusions de cette étude permettent de répondre à des visées épistémiques concernant la compréhension de l’activité collective et de sa construction, ainsi que des visées transformatives apportant des éclairages sur les pratiques d’apprentissage et d’enseignement dans les classes issues de milieux "difficiles".