Concevoir un instrument didactique pour l’enseignement du français langue de scolarisation

Sous la direction de Roland Goigoux
 

Soutenance

Le 4 décembre 2007 à Clermont-Ferrand, devant le jury composé de : 

  • Roland GOIGOUX, Professeur des Universités, IUFM d’Auvergne, Sciences de l’Education (Directeur)
  • René AMIGUES, Professeur des Universités, IUFM d’Aix Marseille, Sciences de l’éducation
  • Patrick MAYEN, Professeur des Universités, ENESAD Dijon, Sciences de l’éducation
  • Maguy POTHIER, Professeur des Universités, Université Blaise Pascal, Clermont 2, Sciences du langage
  • Marie-Josée REMIGY, Professeur des Universités, IUFM d’Alsace, Univ L.Pasteur Strasbourg, Sciences de l’éducation


Résumé

La didactique du français langue de scolarisation (FLSco) s’efforce de proposer de nouvelles ressources aux enseignants du premier degré chargés d’accueillir les élèves nouveaux arrivants en France. Inscrite dans ce champ, notre recherche visait à produire des connaissances utiles à l’amélioration de l’enseignement de la compréhension écrite, jugé difficile et insatisfaisant par les maîtres et pour lequel ils ne disposaient d’aucun instrument didactique adapté. Notre contribution visait également à produire des connaissances sur les processus de conception instrumentale dans le domaine de l’enseignement.
Pour cela, nous avons centré nos premières observations et analyses sur les enseignants en situation de travail. Nous avons filmé et étudié l’action de cinq enseignants en classe puis nous avons conduit des entretiens d’autoconfrontation à propos de leur activité afin de comprendre les buts qu’ils se donnaient. Cette approche qualitative a été prolongée par une approche quantitative, par questionnaire, sur les pratiques déclarées de soixante-dix professeurs constituant un échantillon représentatif au niveau national afin d’affiner notre analyse des tâches redéfinies et des potentiels d’évolution des maîtres. Nous avons pu ainsi aboutir à un "modèle de l’utilisateur" utile à l’élaboration d’un premier artefact, un prototype qui a été ensuite expérimenté dans plusieurs classes. Une seconde série d’observations et d’entretiens nous a permis d’analyser la manière dont les enseignants se sont appropriés cet artefact qu’ils ont transformé et qui les a transformé. Ceci nous a permis enfin d’élaborer un cahier des charges pour la réalisation d’une deuxième version de l’artefact.
La conception didactique a finalisé notre travail d’analyse de l’activité enseignante qui, lui-même, a permis de valider les étapes de notre processus de conception. Nous avons ainsi produit des connaissances utiles à la théorisation d’un processus de conception et au développement de la didactique du FLSco. Nos résultats mettent en évidence l’intérêt d’organiser une conception participative et continuée dans l’usage : la collaboration régulière entre chercheurs et enseignants nous semble une condition nécessaire pour parvenir à élaborer des instruments adaptés. L’expérimentation d’une genèse instrumentale, quoique modeste, a mis en évidence l’existence d’un fort potentiel de développement professionnel chez les maîtres de FLSco ; elle ouvre en cela le débat sur le rôle de la conception instrumentale dans les dynamiques de formation continue des enseignants