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Le 13 novembre 2025 De 14:00 à 18:00
Soutenance de Thèse : Natacha Buffet
Publié le 29 octobre 2025 – Mis à jour le 5 novembre 2025
Complément date
14h00
Lieu(x)
Salle B112 - INSPÉ Clermont Auvergne - 36 avenue Jean Jaurès 63400 Chamalières
Natacha Buffet soutiendra sa thèse le 13 novembre 2025 à 8h à l'INSPE Clermont Auvergne.
Natacha Buffet soutiendra sa thèse intitulée "Le développement du rapport subjectif à l’activité de travail des directions d’école primaire impliquées dans une forme de travail collectif".
Devant le jury composé de :
Face aux accélérations de notre société, les organisations éducatives doivent se transformer pour répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux du monde actuel et futur (OCDE, 2021). Les directions d’école tiennent un rôle primordial dans ce processus pour conduire le changement au sein de l’établissement (Lessard, 2022 ; Pont et al.,2008). Or, la littérature scientifique du domaine révèle l’existence d’un décalage entre, d’une part, les responsabilités croissantes confiées à ces professionnel·les et, d’autre part, la formation - et plus largement le soutien - dont elles bénéficient pour relever ces défis tout en préservant leur santé au travail. Si les formes de travail collectif sont plébiscitées pour soutenir leur développement professionnel (Mons et al., 2021), aucune étude n’a, à ce jour, analysé ce que serait l’apport de leur implication dans une forme de travail collectif orientée « activité ».
Cette thèse, fondée sur une intervention-recherche, étudie la contribution d’une telle forme de travail collectif au développement du rapport subjectif des directions d’école primaire (DEP) à leur activité de travail. Inscrite dans une perspective culturelle et historique du développement humain (Vygotski, 1931/2014, 1934/1997, 1932/2017), articulée à la théorie de l’activité (Léontiev, 1975/2021,1976), au dialogisme (Bakhtine, 1936/1984) et aux apports de Canguilhem (1966/2013) sur la normativité comme ressource pour la santé, elle appréhende le développement humain comme un processus de reconfiguration des rapports du sujet à son activité, médié par le langage, inscrit dans une dynamique sociale et soutenant la capacité normative du sujet.
Les résultats se déclinent sur trois plans. Sur le plan épistémologique, l’étude met en évidence le développement du rapport subjectif des DEP à leur activité à travers différents processus de reconfiguration : développement de la conscience, identification de nouvelles opérations et de nouveaux buts, voire émergence de nouveaux motifs donnant naissance à de nouvelles activités. Ce développement, inscrit dans une temporalité longue, s’appuie sur une dynamique dialogique de confrontation et d’appropriation des significations attribuées à l’activité. L’étude met en lumière l’importance du débat, de la comparaison et de la reprise des objets de discours dans des contextes d’énonciation variés, pour favoriser l’ouverture d’une zone proximale de développement et l’appropriation des significations. Ces dynamiques renforcent la capacité des DEP à instaurer de nouvelles normes dans leur activité de travail pour soutenir la santé au travail. Sur le plan méthodologique, l’étude souligne que l’appui sur différentes méthodes d’analyse de l’activité et la diversité des profils des participant·es a enrichi l’analyse en favorisant l’émergence et la confrontation de significations variées. Elle montre aussi que la forme de travail collectif s’est progressivement transformée en un véritable collectif de travail, rendu possible par la temporalité longue, la sécurisation du cadre dialogique, la posture de l’intervenante et l’implication des DEP dans la forme de travail collectif. Sur le plan praxéologique, l’étude ouvre des perspectives pour la formation des directions. Elle met en évidence l’intérêt d’ancrer les dispositifs dans l’analyse partagée de l’activité – en rupture avec les approches descendantes et prescriptives – et de mieux prendre en compte ses dimensions partenariales (travail avec les parents, l’équipe enseignante, la mairie), encore souvent absentes des formations actuelles. La mobilisation de ressources numériques (par ex. Néopass©), avec un appui sur des captations vidéo de situations de travail récurrentes et sources de difficultés avec les partenaires de l’école – comme la conduite d’entretiens avec les parents, apparaît comme un levier déterminant pour soutenir une ingénierie de formation renouvelée, s’appuyant sur l’activité réelle.
Devant le jury composé de :
- Bénédicte ABRAHAM, Inspectrice Générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGESR)
- Sébastien CHALIES, Professeur des Universités, LIRDEF, Université de Montpellier (Rapporteur)
- Patricia DIONNE, Professeure titulaire, CERTA, Université de Sherbrooke, Canada (Co-directrice)
- Sylvie MOUSSAY, Professeure des Universités, LIRDEF, Université de Montpellier (Directrice)
- Emmanuel POIREL, Professeur titulaire, Université de Montréal, Canada (Rapporteur)
- Luc RIA, Professeur des Universités, Institut Français de l’éducation, ENS Lyon
- Hélène VEYRAC, Professeure des Universités, EFTS, École Nationale Supérieure de Formation de l'Enseignement Agricole de Toulouse-Auzeville
Résumé
Face aux accélérations de notre société, les organisations éducatives doivent se transformer pour répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux du monde actuel et futur (OCDE, 2021). Les directions d’école tiennent un rôle primordial dans ce processus pour conduire le changement au sein de l’établissement (Lessard, 2022 ; Pont et al.,2008). Or, la littérature scientifique du domaine révèle l’existence d’un décalage entre, d’une part, les responsabilités croissantes confiées à ces professionnel·les et, d’autre part, la formation - et plus largement le soutien - dont elles bénéficient pour relever ces défis tout en préservant leur santé au travail. Si les formes de travail collectif sont plébiscitées pour soutenir leur développement professionnel (Mons et al., 2021), aucune étude n’a, à ce jour, analysé ce que serait l’apport de leur implication dans une forme de travail collectif orientée « activité ».Cette thèse, fondée sur une intervention-recherche, étudie la contribution d’une telle forme de travail collectif au développement du rapport subjectif des directions d’école primaire (DEP) à leur activité de travail. Inscrite dans une perspective culturelle et historique du développement humain (Vygotski, 1931/2014, 1934/1997, 1932/2017), articulée à la théorie de l’activité (Léontiev, 1975/2021,1976), au dialogisme (Bakhtine, 1936/1984) et aux apports de Canguilhem (1966/2013) sur la normativité comme ressource pour la santé, elle appréhende le développement humain comme un processus de reconfiguration des rapports du sujet à son activité, médié par le langage, inscrit dans une dynamique sociale et soutenant la capacité normative du sujet.
Les résultats se déclinent sur trois plans. Sur le plan épistémologique, l’étude met en évidence le développement du rapport subjectif des DEP à leur activité à travers différents processus de reconfiguration : développement de la conscience, identification de nouvelles opérations et de nouveaux buts, voire émergence de nouveaux motifs donnant naissance à de nouvelles activités. Ce développement, inscrit dans une temporalité longue, s’appuie sur une dynamique dialogique de confrontation et d’appropriation des significations attribuées à l’activité. L’étude met en lumière l’importance du débat, de la comparaison et de la reprise des objets de discours dans des contextes d’énonciation variés, pour favoriser l’ouverture d’une zone proximale de développement et l’appropriation des significations. Ces dynamiques renforcent la capacité des DEP à instaurer de nouvelles normes dans leur activité de travail pour soutenir la santé au travail. Sur le plan méthodologique, l’étude souligne que l’appui sur différentes méthodes d’analyse de l’activité et la diversité des profils des participant·es a enrichi l’analyse en favorisant l’émergence et la confrontation de significations variées. Elle montre aussi que la forme de travail collectif s’est progressivement transformée en un véritable collectif de travail, rendu possible par la temporalité longue, la sécurisation du cadre dialogique, la posture de l’intervenante et l’implication des DEP dans la forme de travail collectif. Sur le plan praxéologique, l’étude ouvre des perspectives pour la formation des directions. Elle met en évidence l’intérêt d’ancrer les dispositifs dans l’analyse partagée de l’activité – en rupture avec les approches descendantes et prescriptives – et de mieux prendre en compte ses dimensions partenariales (travail avec les parents, l’équipe enseignante, la mairie), encore souvent absentes des formations actuelles. La mobilisation de ressources numériques (par ex. Néopass©), avec un appui sur des captations vidéo de situations de travail récurrentes et sources de difficultés avec les partenaires de l’école – comme la conduite d’entretiens avec les parents, apparaît comme un levier déterminant pour soutenir une ingénierie de formation renouvelée, s’appuyant sur l’activité réelle.
Mots-Clés
- Direction école primaire
- Analyse de l'activité
- Développement
- Forme de travail collectif
- Rapport subjectif à l'activité
- Santé au travail
Assister à distance
Vous pourrez assister à la soutenance à distance via le lien suivant :
https://teams.microsoft.com/meet/3425615473778?p=Fvp9XhfiWJhzkeS2Ht
https://teams.microsoft.com/meet/3425615473778?p=Fvp9XhfiWJhzkeS2Ht