Étude de l’influence des pratiques d’enseignement du code alphabétique sur la qualité des apprentissages de la lecture et de l’écriture au cours préparatoire

Sous la direction de Roland Goigoux et Guillaume Serres

Soutenance

Le 13 novembre 2017 à Clermont-Ferrand, devant le jury composé de : 

  • Catherine BRISSAUD , Professeure des Universités, Laboratoire LIDILEM, Université Grenoble Alpes (Rapporteure)
  • Olivier DEZUTTER , Professeur des Universités, Département de pédagogie, Université de Sherbrooke (Rapporteur)
  • Roland GOIGOUX, Professeur des Universités, Laboratoire ACTé, Université Clermont-Auvergne (Directeur de thèse)
  • Gérard SENSEVY, Professeur des Universités, CREAD, Université de Bretagne Occidentale
  • Guillaume SERRES, Maître de conférences, Laboratoire ACTé, Université Clermont-Auvergne (Co-directeur)
  • André TRICOT, Professeur des Universités, Laboratoire CLLE, Université de Toulouse


Résumé

Notre recherche doctorale porte sur l’influence des pratiques d’enseignement du code alphabétique sur les progrès des élèves de cours préparatoire. Elle a pour objectif d’identifier des pratiques pédagogiques efficaces et de contribuer à la réflexion sur la formation professionnelle des enseignants. Elle constitue l’un des volets d’une enquête collective de grande ampleur dirigée par Roland Goigoux qui visait à évaluer l’influence des pratiques d’enseignement de la lecture et de l’écriture sur la qualité des apprentissages.

La première partie de notre recherche est consacrée à la mise en évidence de relations causales entre les pratiques d’enseignement du code alphabétique et les performances des élèves en décodage et en orthographe. Nous nous intéressons tout d’abord à la question de la planification de l’enseignement, plus précisément à la vitesse d’étude des correspondances entre les graphèmes et les phonèmes (tempo) et à la part déchiffrable des textes utilisés comme supports d’enseignement de la lecture (rendement effectif). Nos résultats soulignent l’influence significative de ces deux variables sur la qualité des apprentissages, cette influence s’exerçant de manière différenciée selon le niveau des élèves à l’entrée du cours préparatoire. En outre, nous proposons une progression de l’étude du code alphabétique fondée sur la fréquence théorique des correspondances graphèmes-phonèmes des textes écrits en français standard pouvant servir de référence aux enseignants. Nous étudions également les effets du temps d’enseignement de l’encodage sur les acquisitions scolaires, effets qui se révèlent significatifs et positifs mais qui varient selon la nature des tâches proposées et les publics ciblés.

Dans la seconde partie de notre thèse, nous nous attachons à comprendre et à documenter la conduite de l’activité de maitres expérimentés de cours préparatoire à des fins de formation professionnelle. Nous analysons une situation de référence de l’enseignement du lire-écrire à partir des enregistrements vidéo de trente-six séances de lecture collectives. Puis, nous décrivons des scénarios pédagogiques prototypiques et nous posons les bases d’une formation destinée à développer les compétences professionnelles des enseignants. Nous soulevons notamment la problématique de l’articulation de la résolution de tâches de code et de compréhension et celle de l’autonomie de déchiffrage offerte aux élèves. Nous présentons enfin la plateforme numérique que nous avons élaborée et qui permet de déterminer la part déchiffrable des textes utilisés lors des séances de lecture collectives. Cette plateforme nommée Anagraph aide les enseignants à planifier l’étude des correspondances graphophonémiques et à choisir des textes adaptés à l’enseignement de la lecture.