Publié le 16 juillet 2025 Mis à jour le 16 juillet 2025
Complément date
9h00 à 17h30
Dans le cadre du programme Étude des Effets des Pratiques d’Enseignement du laboratoire ACTé, une Journée d’étude intitulée "Construire la preuve relative aux effets des pratiques d’enseignement : regards pluridisciplinaires" est organisée le 14 octobre 2025 de 9h00 à 17h30. 
Cette journée d'étude est également en lien avec les thèmes 1 (Situations de transmission de connaissances et d’apprentissage) et 4 (Conception et évaluation d’outils et de dispositifs) du laboratoire. 
 

Résumé

Plusieurs publications et événements scientifiques dans le monde francophone ces dernières années reflètent un intérêt croissant autour des moyens dont dispose la recherche en sciences de l’éducation et de la formation pour parvenir à des résultats valides et fiables relativement aux conséquences des pratiques d’enseignement : des articles interrogeant la notion de preuve en éducation (Bressoux, 2017 ; Cheung & Slavin, 2016 ; Doussot, 2022 ; Sensevy et al. 2018) ; des ouvrages collectifs récents prenant comme focale les conceptualisations diverses sur les « pratiques d’enseignement » (Dahmouche & Sénécail, 2024) ou les conditions à l’articulation entre ces pratiques et les contextes (Bourdier & Pesce, 2023) ; des colloques internationaux proposant parmi les axes scientifiques la confrontation de regards sur la notion de « preuve » et l’analyse des possibilités à l’étude des liens de causalité concernant les pratiques d’enseignement (AREF, 2025), ou encore des symposiums francophones encourageant l’étude critique des définitions et méthodes pour la description des pratiques d’enseignement et de leurs effets dans différentes champs d’étude (l’inclusion, l’analyse de l’activité, l’apprentissage autorégulé, REF 2026). Ces manifestations de l’activité scientifique au sein des sciences de l’éducation et de la formation constituent d’abord une préoccupation d’ordre épistémique, en ce sens où le but premier de cette discipline consiste, comme le souligne Charlot (2017), à éclairer les relations entre les différents phénomènes qui participent à l’objet « éducation ». Mais c’est aussi une préoccupation de nature praxéologique, car les sciences de l’éducation poursuivent toujours comme projet l’identification d’orientations pour la pratique susceptibles d’alimenter les politiques éducatives.

Afin de contribuer à ces deux perspectives, épistémique et praxéologique, les différentes communications scientifiques qui contribueront à cette journée d’étude se donnent comme intention principale l’étayage des modalités par lesquelles des recherches, ancrées dans différents champs théoriques et déployant des approches méthodologiques variées, construisent la preuve relative aux effets des pratiques d’enseignement. Plus précisément les communications s’attacheront à 1) décrire les conditions à la validité des résultats, en s’appuyant tant sur des connaissances théoriques que sur des données empiriques, et 2) à expliciter les critères mobilisés pour rendre compte des modalités de changement des dimensions (états, attitudes, représentations, comportements) qui constituent la cible des pratiques d’enseignement ayant cours dans des contextes écologiques ou au sein de dispositifs « contrôlés » par les chercheur.es. Les échanges scientifiques permettront également de définir ce que sont les « pratiques d’enseignement », selon des ancrages disciplinaires et théoriques différents, mais également à formuler le sens que prend l’expression « mesurer des effets » dans chaque travail de recherche présenté.

Au-delà de la mise en lumière de ce qu’oppose les méthodes de recherche (p.ex. expérimentale, phénoménologique), nous chercherons l’étude réflexive des complémentarités et des bénéfices scientifiques attachés à celles-ci dans des contextes et pour des objectifs précis. Nous prêterons ainsi attention au besoin de réactualiser le questionnement méthodologique au sein des sciences de l’éducation et de la formation, en particulier à une époque où la science est l’objet de menaces qui cherchent à la fragiliser en effaçant les limites entre croyances et connaissances scientifiques.
 

Références

  • Actualité de la Recherche en Education et en Formation (2025). Texte d’appel à communications. https://aref2025.sciencesconf.org/resource/page/id/1
  • Bourdier, P., & Pesce, S. (2023). Les pratiques d’enseignement et de formation à l’épreuve des contextes : questions épistémologiques et méthodologiques. Téraèdre.
  • Bressoux, P. (2017). Practice-based research: une aporie et des espoirs. Une revue critique de l’article d’Anthony S. Bryk. Éducation et didactique, 11(11-3), 123-134.
  • Charlot, B. (2017). Formes et enjeux des recherches en éducation et formation. Les Sciences de l’éducation - Pour l’Ère nouvelle, 50(1-2), 17-30.
  • Cheung, A. C., & Slavin, R. E. (2016). How methodological features affect effect sizes in education. Educational Researcher, 45, 283-292.
  • Dahmouche, H., & Sénécail, A. (2024). Pratiques et activités : perspectives actuelles en éducation. Presses universitaires du Septentrion.
  • Rencontres internationales du Réseau international francophone de recherches en Education et Formation (2026). Liste de symposiums. https://ref2026.evenement.usherbrooke.ca/?page_id=626