Recherche collaborative sur l’évaluation d’un dispositif de formation pédagogique des enseignant.es chercheu.ses

Dans le cadre de la politique de l’université française, une formation pédagogique obligatoire à l’entrée dans la carrière a été instituée au niveau national. Nous nous intéressons ici à la déclinaison locale de cette politique à travers l’évaluation du dispositif de l’UCA. Cette recherche collaborative entre une chercheuse en sciences de l’éducation et deux ingénieures pédagogiques a été initiée dès la mise en œuvre du dispositif clermontois dans une optique de régulation du dispositif, de développement professionnel des ingénieures pédagogiques responsables de cette formation et de contribution au programme de l’évaluation écologique.

Participants

Membres du laboratoire

Membres extérieurs

  • Sophie SERINDAT (Pole IPPA - Université Clermont Auvergne)
  • Marion SABART (Pole IPPA - Université Clermont Auvergne)

Présentation


Les recherches portant sur l’évaluation des dispositifs de formation pédagogiques des enseignants-chercheurs se réfèrent souvent au modèle de Kirkpatrick (2006) selon 4 niveaux : les réactions, les apprentissages, les comportements, les résultats dans le contexte organisationnel. Ce modèle qui reste une référence incontournable dans la littérature, oriente l’investigation évaluative principalement au niveau des formés mais aussi au niveau de l’organisation, bien que dans les faits, l’évaluation soit souvent réalisée par la seule mesure de la satisfaction exprimée par ses bénéficiaires directs en fin de formation, moins fréquemment par la mesure des apprentissages réalisés et encore plus rarement par les transferts effectués dans le cadre de l’activité professionnelle et les changements dans le milieu (Devos & Dumay, 2006 ; Cheng & Hampson, 2008). Par ailleurs les recherches actuelles s’intéressent aussi aux facteurs contextuels et personnels pour examiner les effets de la formation pédagogique des enseignants-chercheurs (Ödalen & al., 2018 ; Postareff & Lindblom-Ylänne, 2008) ; ce que le modèle de Kirkpatrick ne prend pas en compte.

Notre recherche interroge en quoi et comment, les tensions surgissant des confrontations culturelles et professionnelles induites par de tels dispositifs d’évaluation collaboratifs peuvent être considérées et mobilisées comme des oppositions productives potentiellement propices à des déploiements créatifs entre parties prenantes. Cette investigation s’ancre dans la perspective d’une évaluation écologique mettant à l’étude l’hypothèse d’un paradigme synergique (Younès, 2020), qui, tout en tenant compte des logiques contradictoires et paradoxales des milieux d’évaluation, vise à faire cohabiter mesure, régulation et participation.

L’enquête évaluative supportant cette recherche collaborative, montre qu’un dispositif de formation dense et adapté a un impact positif sur les conceptions et les approches de la pédagogie des enseignants-chercheurs, ainsi que sur leur intégration professionnelle. Mais elle montre surtout que la prise en compte des tensions à propos de la place de la pédagogie, des effets du dispositif de formation à la pédagogie et des référentiels mobilisés ont été révélatrices voire motrices de transformations dans le milieu professionnel.

 

Partenariats

Partenaires

Pole IPPA (UCA)



   

Production scientifique

Articles

  • Nathalie Younès, Sophie Serindat, Marion Sabart. Travailler avec les tensions dans l’évaluation d’un dispositif de formation pédagogique des enseignants-chercheurs. Spirale - Revue de Recherches en Éducation , 2022, N° 69 (1), pp.147-162. 10.3917/spir.069.0147. "hal-03996188"