Enjeux identitaires, relationnels et esthétiques de la transmission de la danse Odissi en Inde. Le cas d’une école émergente à Bhubaneswar dans l’état d’Orissa

Sous la direction de Georgiana Wierre-Gore


Soutenance

Le 16 décembre 2013 à Clermont-Ferrand, devant le jury composé de : 

  • Jean-François DUSIGNE, Rapporteur, Professeur des Universités, 18ème section, Université Paris 8 -Saint-Denis (Rapporteur)
  • Andrée GRAU, Professor of the Anthropology of Dance, University of Roehampton, London (Rapporteur)
  • Jean-Marc de GRAVE, Maître de Conférences HDR, 20ème section, Université Aix-Marseille 1, Université de Provence
  • Rémy POIGNAULT, Professeur des Universités, 8ème section, Université Blaise Pascal, Clermont Université
  • Georgiana WIERRE-GORE, Directrice, Professeur des Universités, 20ème section, Université Blaise Pascal, Clermont Université (Directrice)


Résumé

Cette thèse porte sur le rapport entre les normes sociales, les pratiques pédagogiques et l’esthétique dans la danse Odissi en Inde. Apparue sur la scène post-coloniale dans la période de l’après-indépendance du pays en tant que « danse classique », l’Odissi véhicule, en dépit du caractère hétérogène, voire multiculturel, de ses pratiquants, des revendications identitaires relatives à l’Etat indien d’Orissa, rebaptisé Odisha en 2011. La recherche a été menée à partir de terrains successifs effectués principalement dans la ville de Bhubaneswar, capitale de l’Orissa, et plus particulièrement dans une école de danse émergente.

Un examen des narrations historiques concernant les années de fondation de la danse ainsi que des éléments mythiques sur lesquels les protagonistes basent les représentations de celle-ci, permet d’identifier l’organisation sociale de la communauté des pratiquants, qui se manifeste notamment dans la généalogie officielle de l’Odissi. Dans le cadre de l’observation des pratiques de danse dans l’école, il apparaît que cet ordre social est réactivé discursivement par le maître aux moments des entraînements quotidiens des danseurs. Il use ainsi d’assignations identitaires dans le cadre de son activité pédagogique, tissant des liens dialectiques entre certaines valeurs morales, une éthique relationnelle entre pratiquants, et les pratiques. Ce mode d’action renforce certes la structure hiérarchique de l’école. Toutefois, du point de vue des pratiquants, cette instauration d’un sens moral de la situation se rapporte à certaines qualités esthétiques intrinsèques à la danse, qui apparaît alors comme une manière d’être plus qu’une manière de faire.