Réussir en étant en situation de handicap à l'école : effet d'interaction avec le genre de l'élève

Ce travail vise à comprendre les freins que peuvent créer les aménagements d’examen à destination des élèves en situation de handicap, particulièrement lorsqu’ils réussissent, ce en considérant leur genre.

Participants

Membres du laboratoire

Membres extérieurs

  • Cristina AELENEI (Laboratoire de Psychologie Sociale - Université Paris Cité)

Présentation


Notre système éducatif a pour objectif d’assurer « une scolarisation inclusive [à] tous les enfants, sans aucune distinction » (Art. L111-1 du Code de l’éducation). Ainsi, les élèves en situation de handicap doivent pouvoir évoluer au sein des classes ordinaires, au même titre que leurs camarades. Nous avons précédemment mis en évidence que la mise en œuvre de cette politique était difficile notamment selon les particularités présentées par les élèves (par ex., le type de handicap ou de difficultés, Jury et al., 2021a ; 2021b) ou encore lorsque ces élèves sont en situation de réussite académique dans le cadre d’un dispositif d’adaptation/ compensation de leur handicap (Stanczak et al., 2024a ; 2024b). Plus précisément, à réussite scolaire équivalente, les élèves en situation de handicap peuvent être jugés moins compétents que leurs camarades en situation ordinaire d’apprentissage, particulièrement lorsqu’ils ou elles ont bénéficié d’un aménagement laissant penser qu’ils ou elles ont dû faire moins d’effort pour réussir (par ex. une dictée à trous). Si ces travaux ont apporté des informations importantes, force est de constater qu’ils ont toutefois négligé le rôle que peut jouer le genre de l’élève.
Pourtant, touchant la question spécifique de la réussite académique, des travaux récents nous invitent à penser que les effets décrits précédemment pourraient être tout autre selon que l’élève en situation de handicap est un garçon ou une fille. En effet, il semble qu’en situation de réussite, les résultats des premiers soient expliqués différemment de ceux des secondes. Plus précisément, alors que les garçons devraient leur réussite à des caractéristiques reliées à l’assertivité (par ex., être sûr de soi), celle des filles s’expliquerait davantage par leurs efforts (Verniers et al., 2016). Dit autrement, une élève ou étudiante devrait sa réussite davantage aux efforts qu’elle a mobilisé qu’un élève ou étudiant dans une même situation.
Liant ces résultats aux premiers, il est alors possible de formuler et tester l’hypothèse selon laquelle une élève en situation de handicap qui réussirait à une évaluation et qui aurait bénéficié d’un aménagement laissant à penser qu’elle a fait moins d’effort (par ex., faire seulement 4 exercices sur les 5 prévus dans le contrôle) serait d’autant moins reconnue comme compétente (c.-à-d., qu’elle subirait un effet backlash, Rudman et al., 2012) par rapport à un élève en situation de handicap.

 

Partenariats

Financements

  • Clermont Auvergne Métropole

En savoir plus

Cadre(s) théorique(s) / Méthode(s) / Méthodologie(s)

  • Psychologie sociale
  • Méthode expérimentale