Agnès Dollet

   

Inégalités sociales de santé et besoins fondamentaux de l’enfant :
Analyse d’une partie de l’écosystème des interactions entre les professionnels de la petite enfance dans deux territoires

Sous la direction de Carine Simar et Didier Jourdan

Résumé

Il est important de diminuer les inégalités sociales de santé dès la petite enfance en satisfaisant les besoins fondamentaux de chaque enfant. Mais cette tâche complexe nécessite des interactions entre les professionnels qui sont difficiles à mettre en œuvre.
A l’aide d’une étude de cas comprenant deux territoires mixant méthode quantitative et méthode qualitative, nous avons exploré les mécanismes par lesquels les professionnels de la petite enfance interagissent pour lutter contre les inégalités sociales de santé. En analysant les dynamiques territoriales, la gouvernance des politiques publiques et les pratiques d’interaction, nous avons cherché à comprendre en quoi dynamiques d’interaction et territoire sont liés. En nous appuyant sur le modèle de Bronfenbrenner, nous faisons l’hypothèse que les interactions interviennent au sein d’un écosystème territorial.
Notre étude montre que :

• Le cas 1 est un territoire urbain, avec une superficie modérée et des services à la petite enfance présents. La population est vieillissante et présente des inégalités sociales. Malgré la population vieillissante, les acteurs politiques se préoccupent de la petite enfance qui leur permet d’attirer une population plus jeune et ils prescrivent des interactions entre les professionnels de la petite enfance (Maison de l’enfance et de la famille, …). Les professionnels interagissent sur le territoire.
• Le cas 2 est un territoire rural, mal desservi par les transports en commun, et avec une superficie importante. La population y est également vieillissante et présente aussi des inégalités sociales. Les acteurs politiques locaux cherchent activement à favoriser les interactions entre les professionnels de la petite enfance (services itinérants, « Ma différence en Bocage »). Mais la gouvernance compliquée (territoires d’intervention différents suivant les services, ) et l’éloignement entre les services les freinent.
• Dans les deux territoires, les professionnels interagissent pour satisfaire les besoins de sécurité des enfants. Mais le besoin d’identité et le besoin d’estime et de valorisation de soi ne sont pas l’objet d’interactions. L’impact de ces interactions sur la réduction des inégalités sociales de santé risque donc d’être limité.

Conclusions : Chaque territoire constitue bien un espace spécifique d’interactions entre les professionnels de la petite enfance. Le modèle de Bronfenbrenner semble pertinent pour analyser les interactions et permet d’élaborer des recommandations propres au territoire pour les améliorer.

Opération de recherche

RECITS - POTERRI

Programme de recherche

Travail collectif, situations d’intermétiers et de formation

Financement

IRFSS Auvergne Rhône Alpes
 

Parcours universitaire 

• 2013 : Master 2 Santé publique et environnement option intervention en promotion de la santé (Faculté de médecine École de santé publique Université de Lorraine Nancy)
• 2004 : Diplôme Universitaire de Gérontologie (Centre Pluridisciplinaire de Gérontologie Université de Grenoble)
• 1998 : Diplôme Universitaire de Santé Publique (Université de Nancy)
• 1992 : Diplôme de Statistiques appliquées à la médecine. Option épidémiologie (CESAM (Centre d’Etudes et de Statistiques Appliquées à la Médecine) Université Pierre et Marie Curie Paris)