Thèse

Etude anthropologique des activités d’enseignants et d’élèves engagés dans des Formes scolaires de Pratiques, lors de séquences d’Education Physique et Sportive

Sous la direction de Nathalie Gal-Petitfaux et Guillaume Serres


Résumé

Nous nous proposons d’observer les activités d’enseignants et d’élèves générées par la mise en place des formes scolaires de pratiques lors des leçons d’éducation physique et sportive. Autrement dit, dans quelles mesures peut-on attribuer aux FSP des activités typiques, qui les distingueraient des activités sportives sociales, ou encore des enseignements disciplinaires antérieures à ces pratiques ?

Les FSP, objets de notre projet de thèse, constituent en éducation physique et sportive une évolution majeure dans l’approche didactique mais aussi un virage conceptuel. En effet si elles reprennent des procédés déjà établis dans l’évolution pédagogique de cette discipline comme une pédagogie du choix, une approche par compétence, une pédagogie universelle, une démarche contextualisée ou encore une analyse de la pratique basée sur une observation, elles proposent une didactique partant des élèves, de leurs activités, suscitant un certain engouement ayant pour conséquence de cristalliser les débats chez les acteurs de l’EPS. Si nous observons de plus près l’évolution de cette démarche dans les groupes de ressources académiques ou groupe de production de ressources pédagogiques tel l’AEEPS (Formes scolaires de pratique et Formation des élèves. Quels enjeux pour l’EPS ? 2021 Vol 7) qui s’en sont emparé pleinement, nous constatons que cette démarche d’ingénierie a du mal à diffuser dans le milieu des enseignants de terrain. Certains ont bien essayé de rédiger ce qui caractérise « ce geste professionnel » (Mascret, 2007), ce qui les définit (CEDREPS Testevuilde, 2021), comme leurs « usages et mésusages » (Delignières, 2021), mais l’adoption de ce concept parait complexe. Ce qui résulte le plus souvent de ces productions de ressources est un pêle-mêle d’exemples très contextualisés donc peu appropriables. Au cœur d’une discipline qui lutte depuis de nombreuses années pour établir son identité scolaire (J.P. Clément, L’enjeu identitaire 1993), les acteurs de l’EPS cherchent ce qui différencie son unité de la diversité des pratiques sportives.

Il semble alors pertinent de se questionner sur ce modèle pédagogique : qu’a-t-il de nouveau qui séduit ceux qui le maitrisent ? Quelles retombés recherchent-ils chez les élèves ? Aller voir ce qui se passe dans ses FSP, revêt à nos yeux un réel intérêt dans la mesure ou aucune étude ne l’a à priori encore fait.

Ce projet de thèse visera donc à étudier les FSP dans ce qu’elles ont de typiques. Nous étudierons les activités qu’elles génèrent en nous appuyant sur les cours d’actions et d’expérience des acteurs. L’observation des activités d’enseignants et d’élèves amènera à questionner l’existence de cette forme de pratiques comme singulière, au regards de ce qui existe ailleurs, et d’en comprendre les mécanismes et les limites.

Notre objet d’étude portera plus précisément sur les incidences de ces FSP sur l’activité des élèves et celle de l’enseignant. Elle tentera d’en mesurer les atouts et les dérives dans les apprentissages ainsi que les difficultés ou les apports pour l’enseignant. Notre démarche s’inscrit dans les travaux en analyse de l’activité. Reprenant la théorie de l’enaction développée initialement par Varéla (1994), elle vise à mieux cerner l’activité d’un individu dans sa capacité d’auto-régulation dans l’interaction permanente qu’il entretient avec l’environnement. Nous étudierons plus particulièrement la régulation interne de l’individu reprenant ainsi les travaux de Theureau (2009).

 

Opération de recherche

Etude anthropologique des activités d'enseignants et d'élèves engagés dans des Formes scolaires de pratiques lors de séquences d'Education Physique et Sportive

 

Programme de recherche

Construction de l’expérience professionnelle entre situations de travail et situations visant son développement (CEP)